362                       Les Spectacles de la Foire.
G ANGAN (le fameux), animal extraordinaire et vivant, que l'on montrait à la foire Saint-Germain de 1774. Il avait sept pieds de haut et douze de long, la tête d'un russe Babalus (sic), les yeux d'un éléphant, les oreilles d'un rhinocéros, le col d'un serpent, la queue d'un castor, etc., etc. C'était tout bonnement un chameau.
(Almanach forain, 1776.)
G ARDEUR (Jean-Nicolas), entrepreneur du spectacle des Petits-Comédiens de S. A. S. le comte de Beaujolais en 1789 et inventeur de la sculpture en carton-pâte.
L'an 1789, le lundi 31 août, dix heures du matin, en notre hôtel et par­devant nous Jean-Baptifte Dorival, etc., eft comparu Jean-Nicolas Gardeur, entrepreneur du fpectacle des Beaujolois, demeurant à Paris au Palais-Royal, paroiffe St-Euftache : Lequel nous a rendu plainte contre le fieur Vitalis, demeurant à Paris rue St-Martin, vis-à-vis la rue aux Ours, maifbn d'un mar­chand de fer, et nous a dit qu'étant porteur d'une lettre de change, tirée de Rouen au profit du plaignant fur ledit Vitalis et par lui acceptée, pour la fomme de 600 livres, ftipulée payable au domicile dudit Vitalis fufdéfigné, ledit fleur Vitalis fe feroit le mercredi 26 du prèTent mois, fept heures du foir, tranfportê au foyer dudit fpectacle des Beaujolois dans le deffein d'y infulter publiquement le plaignant ct d'y exciter une telle rumeur contre lui qu'elle pût le conduire à remettre audit Vitalis ladite lettre de change de force et fans aucun payement ; qu'en effet il a dit hautement et en préfence de toutes les perfonnes que renfermoit alors le foyer que le plaignant étoit un f.... gueux, un f.... coquin, un voleur et un eferoc qui lui avoit eferoqué une lettre de change de 600 livres, et qu'il entendoit ou qu'il la lui rendît fur-le-champ ou qu'il le tueroit ; que le plaignant n'a pas tardé à voir l'effet des menaces dudit Vitalis, car ce dernier tirant auflïtôt un dard de fa canne il en porta la pointe fur la poitrine du plaignant qui n'a dû la confervation de fa vie dans ce cruel inftant qu'au fecours de quelques perfonnes qui s'emparèrent dudit Vitalis tandis que le plaignant fe retiroit de fon côté ; que ledit Vitalis après cet événement eft refté dans le foyer jufqu'à la fin du_fpectacle fans ceffer de clabauder et proférer même des injures contre le plaignant dans le deffein de le diffamer au point d'infpirer au public un mépris pour lui ct écarter à jamais de fon fpectacle les perfonnes habituées à y venir par le défagrément d'être témoins de pareilles fcènes ; que ledit Vitalis avoit telle­ment conçu le deffein d'attenter aux jours du plaignant que, fans défemparer du foyer, il attendit que le public fût forti du fpectacle et ne pût traverfer fés